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ÉVÉNEMENTS
17/07/2025
« Un jour, je vous donnerai la réponse en manga. » Interview exclusive de M. Kishimoto et M. Ikemoto avec leurs fans français !

En août 2024, à Paris (France), la maison d'édition KANA* a organisé un événement pour les fans, intitulé « KONOHA EXPERIENCE ».
M. Kishimoto et M. Ikemoto ont pris la parole lors de cet événement et ont échangé avec les fans français présents sur place.
Lorsque les deux auteurs sont apparus dans la salle bondée de fans, tout le monde les a accueillis avec des acclamations et une ovation, l'ambiance atteignant son apogée !
Du début à la fin, « KONOHA EXPERIENCE » a été un véritable succès.
Au cours de l'événement, une séance d'interview a été organisée, au cours de laquelle M. Kishimoto et M. Ikemoto ont répondu directement aux questions des fans.
Nous vous proposons ici une compilation spéciale des propos tenus par les deux auteurs lors de cette séance !
À la fin de l'article, vous trouverez également la vidéo de la création de l’affiche présentée lors de l'événement !
Nous vous invitons à la regarder.
* Kana est la maison d'édition chargée de la publication des versions françaises de « Naruto » et « Boruto ».
M. Kishimoto et M. Ikemoto ont pris la parole lors de cet événement et ont échangé avec les fans français présents sur place.
Lorsque les deux auteurs sont apparus dans la salle bondée de fans, tout le monde les a accueillis avec des acclamations et une ovation, l'ambiance atteignant son apogée !
Du début à la fin, « KONOHA EXPERIENCE » a été un véritable succès.
Au cours de l'événement, une séance d'interview a été organisée, au cours de laquelle M. Kishimoto et M. Ikemoto ont répondu directement aux questions des fans.
Nous vous proposons ici une compilation spéciale des propos tenus par les deux auteurs lors de cette séance !
À la fin de l'article, vous trouverez également la vidéo de la création de l’affiche présentée lors de l'événement !
Nous vous invitons à la regarder.
* Kana est la maison d'édition chargée de la publication des versions françaises de « Naruto » et « Boruto ».
Production de « Boruto » : M. Ikemoto a du mal à dessiner le multiclonage ?!
Ce que M. Kishimoto a tiré de la publication d'une longue série
- Avant de commencer l'interview, j'aimerais vous poser une question. Messieurs Kishimoto et Ikemoto, comment trouvez-vous Paris ? Vous amusez-vous bien ?
M. Kishimoto :
Je prends énormément de plaisir depuis mon arrivée en France. J’ai eu la chance de découvrir Paris, de déguster du délicieux champagne et de savourer la richesse de la gastronomie française ! Je me sentais presque en vacances... Mais dès que j’ai rencontré tout le monde ici, le travail a repris le dessus.
M. Ikemoto :
Je me régale tous les jours, peut-être même un peu trop ! Je me sens vraiment rassasié à chaque repas... Je commence même à me demander si je n’ai pas pris quelques kilos. Ça m'inquiète.
- Au début de la série « Naruto », M. Ikemoto était l'assistant de M. Kishimoto, et vous travailliez par conséquent ensemble sur les débuts de cette œuvre. Comment se passe votre collaboration pour l'écriture de « Boruto » ?
M. Kishimoto :
Cette fois-ci, notre façon de travailler est complètement différente. Dans « Naruto », je m'occupais du scénario et du dessin, tandis que M. Ikemoto, qui était alors mon assistant, se chargeait exclusivement des arrière-plans et des clones.
En revanche, dans « Boruto », c'est M. Ikemoto qui s'occupe désormais de l'histoire et de tous les dessins. C'est donc vraiment son manga.
- Vous avez donné vie à une œuvre monumentale avec « Naruto », et « Boruto » s'inscrit lui aussi dans la continuité avec un nombre de tomes déjà conséquent. En tant que mangaka, avez-vous des affinités particulières lorsqu'il s'agit de dessiner ?
M. Kishimoto :
J'aime dessiner les arrière-plans, les paysages japonais et les animaux. Je ne suis pas doué pour les personnages féminins.
M. Ikemoto :
Contrairement à M. Kishimoto, je suis doué pour dessiner les personnages féminins, mais je ne suis pas doué pour les clones.
M. Kishimoto :
C'est peut-être parce que j'ai demandé à M. Ikemoto de dessiner des clones trop de fois (rires). Il y avait des scènes où il y en avait environ 1 200.
- Comme vous le savez sans doute, Naruto est devenu, au fil des années, l’un des héros de manga les plus emblématiques en France, et l’une des figures fictives les plus chères au cœur de plusieurs générations de lecteurs. Cela fait désormais un long moment que l’univers de « Naruto » a vu le jour. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette aventure ?
M. Kishimoto :
Cela fait presque dix ans que « Naruto » s’est achevé, et pourtant, vous êtes toujours là, à nous réserver un accueil aussi chaleureux. Je suis profondément touché de vous rencontrer aujourd’hui et de ressentir autant d’amour de la part des fans français. J'ai même dû me retenir de pleurer sur scène tout à l'heure. Merci du fond du cœur.
- Aujourd’hui, « Naruto » est sans doute l’une des œuvres les plus emblématiques lorsqu’on pense à l’univers des ninjas. Ressentez-vous, personnellement, l’ampleur de cette popularité mondiale ?
M. Kishimoto :
Au départ, je ne m’imaginais pas que la série durerait aussi longtemps, ni qu’elle rencontrerait un tel succès au-delà des frontières du Japon, notamment en France où elle a été incroyablement bien accueillie. Voir vos réactions aujourd’hui me touche profondément, cela me fait vraiment prendre conscience à quel point « Naruto » est apprécié, et j’en suis très heureux.
Cela dit, cette aventure m’a aussi appris une leçon précieuse : il y a des hauts et des bas, et c’est pourquoi j’essaie de ne jamais me laisser emporter ni par l’euphorie, ni par le découragement. « Naruto » m’a appris à garder mon calme, à être serein, et à mener une vie équilibrée.
- Lors de la création de « Naruto », M. Kishimoto a mentionné avoir été influencé non seulement par les animés, mais aussi par les films d’arts martiaux — en particulier les films de kung-fu et les comédies.
M. Ikemoto, avez-vous été marqué par les mêmes influences en reprenant le flambeau avec « Boruto » ?
M. Ikemoto :
Quand j’étais enfant, je regardais de nombreux films de kung-fu, mais en grandissant, j’ai peu à peu arrêté. Puis, plus tard, j’ai découvert Matrix, un film qui m’a profondément marqué. En réalisant à quel point il s’inspirait des grands classiques du kung-fu, notamment ceux de Jackie Chan, mon amour d’enfance pour cet art cinématographique est soudainement revenu en force. Je pense donc que Matrix m'a beaucoup influencé.
- L’un des aspects distinctifs de « Boruto » réside dans l’élégance sophistiquée des personnages et du design. Comment parvenez-vous à conjuguer ces mouvements de combat toujours plus impressionnants avec des costumes minutieusement élaborés ?
M. Ikemoto :
On me dit souvent que « les illustrations sont si riches en détail, et que cela doit être difficile à dessiner » ou encore que « c’est très délicat », mais ce n’est pas nécessairement le cas. Un design simple n’est pas forcément plus facile à dessiner. Certes, les designs détaillés demandent du temps, mais ce temps est essentiel, car c’est lui qui donne du sens à la création, qui alimente ma motivation. C’est justement cet engagement dans le design qui me stimule. Donc je ne dirais pas que ce type de design est difficile. Quand je conçois un personnage, j’imagine d’abord sa personnalité et sa façon de penser. Ce n’est qu’après ça que je me penche sur ses vêtements, et que je me demande ce qu’il choisirait de porter.
Pour moi, les vêtements sont le reflet direct de la personnalité et de l’état d’esprit du personnage. Quelqu’un d’indifférent le montrera à travers sa tenue. C’est pourquoi le design et la personnalité sont, à mes yeux, totalement indissociables.
M. Kishimoto :
Je prends énormément de plaisir depuis mon arrivée en France. J’ai eu la chance de découvrir Paris, de déguster du délicieux champagne et de savourer la richesse de la gastronomie française ! Je me sentais presque en vacances... Mais dès que j’ai rencontré tout le monde ici, le travail a repris le dessus.
M. Ikemoto :
Je me régale tous les jours, peut-être même un peu trop ! Je me sens vraiment rassasié à chaque repas... Je commence même à me demander si je n’ai pas pris quelques kilos. Ça m'inquiète.
- Au début de la série « Naruto », M. Ikemoto était l'assistant de M. Kishimoto, et vous travailliez par conséquent ensemble sur les débuts de cette œuvre. Comment se passe votre collaboration pour l'écriture de « Boruto » ?
M. Kishimoto :
Cette fois-ci, notre façon de travailler est complètement différente. Dans « Naruto », je m'occupais du scénario et du dessin, tandis que M. Ikemoto, qui était alors mon assistant, se chargeait exclusivement des arrière-plans et des clones.
En revanche, dans « Boruto », c'est M. Ikemoto qui s'occupe désormais de l'histoire et de tous les dessins. C'est donc vraiment son manga.
- Vous avez donné vie à une œuvre monumentale avec « Naruto », et « Boruto » s'inscrit lui aussi dans la continuité avec un nombre de tomes déjà conséquent. En tant que mangaka, avez-vous des affinités particulières lorsqu'il s'agit de dessiner ?
M. Kishimoto :
J'aime dessiner les arrière-plans, les paysages japonais et les animaux. Je ne suis pas doué pour les personnages féminins.
M. Ikemoto :
Contrairement à M. Kishimoto, je suis doué pour dessiner les personnages féminins, mais je ne suis pas doué pour les clones.
M. Kishimoto :
C'est peut-être parce que j'ai demandé à M. Ikemoto de dessiner des clones trop de fois (rires). Il y avait des scènes où il y en avait environ 1 200.
- Comme vous le savez sans doute, Naruto est devenu, au fil des années, l’un des héros de manga les plus emblématiques en France, et l’une des figures fictives les plus chères au cœur de plusieurs générations de lecteurs. Cela fait désormais un long moment que l’univers de « Naruto » a vu le jour. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette aventure ?
M. Kishimoto :
Cela fait presque dix ans que « Naruto » s’est achevé, et pourtant, vous êtes toujours là, à nous réserver un accueil aussi chaleureux. Je suis profondément touché de vous rencontrer aujourd’hui et de ressentir autant d’amour de la part des fans français. J'ai même dû me retenir de pleurer sur scène tout à l'heure. Merci du fond du cœur.
- Aujourd’hui, « Naruto » est sans doute l’une des œuvres les plus emblématiques lorsqu’on pense à l’univers des ninjas. Ressentez-vous, personnellement, l’ampleur de cette popularité mondiale ?
M. Kishimoto :
Au départ, je ne m’imaginais pas que la série durerait aussi longtemps, ni qu’elle rencontrerait un tel succès au-delà des frontières du Japon, notamment en France où elle a été incroyablement bien accueillie. Voir vos réactions aujourd’hui me touche profondément, cela me fait vraiment prendre conscience à quel point « Naruto » est apprécié, et j’en suis très heureux.
Cela dit, cette aventure m’a aussi appris une leçon précieuse : il y a des hauts et des bas, et c’est pourquoi j’essaie de ne jamais me laisser emporter ni par l’euphorie, ni par le découragement. « Naruto » m’a appris à garder mon calme, à être serein, et à mener une vie équilibrée.
- Lors de la création de « Naruto », M. Kishimoto a mentionné avoir été influencé non seulement par les animés, mais aussi par les films d’arts martiaux — en particulier les films de kung-fu et les comédies.
M. Ikemoto, avez-vous été marqué par les mêmes influences en reprenant le flambeau avec « Boruto » ?
M. Ikemoto :
Quand j’étais enfant, je regardais de nombreux films de kung-fu, mais en grandissant, j’ai peu à peu arrêté. Puis, plus tard, j’ai découvert Matrix, un film qui m’a profondément marqué. En réalisant à quel point il s’inspirait des grands classiques du kung-fu, notamment ceux de Jackie Chan, mon amour d’enfance pour cet art cinématographique est soudainement revenu en force. Je pense donc que Matrix m'a beaucoup influencé.
- L’un des aspects distinctifs de « Boruto » réside dans l’élégance sophistiquée des personnages et du design. Comment parvenez-vous à conjuguer ces mouvements de combat toujours plus impressionnants avec des costumes minutieusement élaborés ?
M. Ikemoto :
On me dit souvent que « les illustrations sont si riches en détail, et que cela doit être difficile à dessiner » ou encore que « c’est très délicat », mais ce n’est pas nécessairement le cas. Un design simple n’est pas forcément plus facile à dessiner. Certes, les designs détaillés demandent du temps, mais ce temps est essentiel, car c’est lui qui donne du sens à la création, qui alimente ma motivation. C’est justement cet engagement dans le design qui me stimule. Donc je ne dirais pas que ce type de design est difficile. Quand je conçois un personnage, j’imagine d’abord sa personnalité et sa façon de penser. Ce n’est qu’après ça que je me penche sur ses vêtements, et que je me demande ce qu’il choisirait de porter.
Pour moi, les vêtements sont le reflet direct de la personnalité et de l’état d’esprit du personnage. Quelqu’un d’indifférent le montrera à travers sa tenue. C’est pourquoi le design et la personnalité sont, à mes yeux, totalement indissociables.

Les personnages antagonistes selon M. Kishimoto et M. Ikemoto
L'importance de la présence d'un guide ?!
- M. Ikemoto, en évoquant justement la personnalité et l’état d’esprit des personnages, on remarque que, dans « Boruto », les antagonistes semblent avoir perdu une part de leur humanité. Contrairement à « Naruto », où l’on découvrait souvent le passé, ou les motivations profondes des ennemis, ces éléments apparaissent parfois plus mystérieux dans votre œuvre.
Comment abordez-vous la conception des antagonistes dans cet univers ?
M. Ikemoto :
Dans « Naruto », les adversaires étaient portés par des objectifs clairs. Chacun avait ses propres raisons de se battre. M. Kishimoto a véritablement exploré toutes les facettes possibles, en particulier en matière de combat. Il ne restait donc plus grand-chose à ajouter dans cette voie, et reprendre le même schéma n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt. C’est pourquoi dans « Boruto », j’ai fait le choix d’introduire des ennemis fondamentalement différents; des adversaires plus irrationnels, qui constituent un obstacle à la vie humaine et avec lesquels on ne peut que s'opposer.
M. Kishimoto :
Comme j’ai pris la meilleure part avec « Naruto », je pense que M. Ikemoto se retrouve aujourd’hui face à un véritable défi avec son manga. C’est un travail extrêmement exigeant sur le plan graphique, et c’est pour cela que je le soutiens de tout cœur. Je vous invite tous à faire de même et à l’encourager.
- Entre la publication de « Naruto » et celle de « Boruto », les attentes envers les shônen ont-elles changé ? Les attentes en 2024 sont-elles différentes de celles qui existaient au début de « Naruto » ?
M. Kishimoto :
Bien sûr, dans les mangas de type shônen, des éléments comme l’action ou la trame narrative sont essentiels. Mais ce qui compte le plus, c’est que les personnages portent véritablement les idées, les émotions et l’expérience de vie de leur auteur. Il faut que ces personnages donnent l’impression d’exister réellement. Je me pose souvent cette question : est-ce que je peux m’identifier à eux et les dessiner ? Pour moi, c’est indispensable pour créer un bon shônen. Les auteurs qui ont saisi cette vérité dessinent naturellement dans cette direction, car ils savent que c’est là que réside la force d’un bon manga. Je pense donc que l'essentiel n'a pas changé.
M. Ikemoto :
Je partage entièrement l’avis de M. Kishimoto. Mais lorsqu’il s’agit de mangas de type shônen, un autre élément me semble tout aussi essentiel, et c’est la présence d’adversaires à affronter qui doivent être aussi charismatiques que le héros lui-même.
- En parlant d’antagonistes, l’une des caractéristiques de Naruto est sans doute sa capacité à tendre la main à ses ennemis, aussi mauvais soient-ils. Même si le manga met en scène des combats de ninjas, au fond, il véhicule le message que malgré les actes ignobles qu’ils causent, les « méchants » ne sont pas nécessairement nés mauvais.
Qu’en pensez-vous ?
M. Kishimoto :
Je suis profondément convaincu que tous les êtres humains naissent bons mais que c’est leur environnement qui les corrompt. Avec le temps, les adultes changent. C’est pourquoi je pense que le rôle des adultes et des éducateurs de guider les enfants est fondamental. Ce sont eux qui peuvent aider un enfant à devenir bon ou mauvais. Même lorsque quelqu’un semble « mauvais », l’est-il vraiment à 100% ? Je ne crois pas. Le bien et le mal ne sont jamais aussi simples à définir. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est la dynamique entre maître et disciple. Dans « Naruto », ces relations sont omniprésentes, que ce soit avec Jiraya, Kakashi, ou même Orochimaru. Sont-ils bons ? Sont-ils mauvais ?
Je préfère laisser aux lecteurs le soin d’en juger par eux-mêmes.
Comment abordez-vous la conception des antagonistes dans cet univers ?
M. Ikemoto :
Dans « Naruto », les adversaires étaient portés par des objectifs clairs. Chacun avait ses propres raisons de se battre. M. Kishimoto a véritablement exploré toutes les facettes possibles, en particulier en matière de combat. Il ne restait donc plus grand-chose à ajouter dans cette voie, et reprendre le même schéma n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt. C’est pourquoi dans « Boruto », j’ai fait le choix d’introduire des ennemis fondamentalement différents; des adversaires plus irrationnels, qui constituent un obstacle à la vie humaine et avec lesquels on ne peut que s'opposer.
M. Kishimoto :
Comme j’ai pris la meilleure part avec « Naruto », je pense que M. Ikemoto se retrouve aujourd’hui face à un véritable défi avec son manga. C’est un travail extrêmement exigeant sur le plan graphique, et c’est pour cela que je le soutiens de tout cœur. Je vous invite tous à faire de même et à l’encourager.
- Entre la publication de « Naruto » et celle de « Boruto », les attentes envers les shônen ont-elles changé ? Les attentes en 2024 sont-elles différentes de celles qui existaient au début de « Naruto » ?
M. Kishimoto :
Bien sûr, dans les mangas de type shônen, des éléments comme l’action ou la trame narrative sont essentiels. Mais ce qui compte le plus, c’est que les personnages portent véritablement les idées, les émotions et l’expérience de vie de leur auteur. Il faut que ces personnages donnent l’impression d’exister réellement. Je me pose souvent cette question : est-ce que je peux m’identifier à eux et les dessiner ? Pour moi, c’est indispensable pour créer un bon shônen. Les auteurs qui ont saisi cette vérité dessinent naturellement dans cette direction, car ils savent que c’est là que réside la force d’un bon manga. Je pense donc que l'essentiel n'a pas changé.
M. Ikemoto :
Je partage entièrement l’avis de M. Kishimoto. Mais lorsqu’il s’agit de mangas de type shônen, un autre élément me semble tout aussi essentiel, et c’est la présence d’adversaires à affronter qui doivent être aussi charismatiques que le héros lui-même.
- En parlant d’antagonistes, l’une des caractéristiques de Naruto est sans doute sa capacité à tendre la main à ses ennemis, aussi mauvais soient-ils. Même si le manga met en scène des combats de ninjas, au fond, il véhicule le message que malgré les actes ignobles qu’ils causent, les « méchants » ne sont pas nécessairement nés mauvais.
Qu’en pensez-vous ?
M. Kishimoto :
Je suis profondément convaincu que tous les êtres humains naissent bons mais que c’est leur environnement qui les corrompt. Avec le temps, les adultes changent. C’est pourquoi je pense que le rôle des adultes et des éducateurs de guider les enfants est fondamental. Ce sont eux qui peuvent aider un enfant à devenir bon ou mauvais. Même lorsque quelqu’un semble « mauvais », l’est-il vraiment à 100% ? Je ne crois pas. Le bien et le mal ne sont jamais aussi simples à définir. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est la dynamique entre maître et disciple. Dans « Naruto », ces relations sont omniprésentes, que ce soit avec Jiraya, Kakashi, ou même Orochimaru. Sont-ils bons ? Sont-ils mauvais ?
Je préfère laisser aux lecteurs le soin d’en juger par eux-mêmes.

« Un jour, je vous donnerai la réponse en manga. » - Les sentiments profonds que M. Kishimoto a insufflé à Naruto
Les difficultés et les réussites dans la création de l'histoire
- Au début de « Naruto », l’histoire mettait en lumière des personnages comme Rock Lee, Gaï ou Naruto lui-même, des ninjas dont le parcours reposait avant tout sur le talent et la perséverance. Mais par la suite, on découvre que Naruto est en réalité le fils du Quatrième Hokage. N'avez-vous pas envisagé de faire de Naruto un ninja « ordinaire », sans ascendance particulière ?
M. Kishimoto :
C'est une question très difficile, mais qui touche au cœur du sujet. Au départ, j’imaginais Naruto comme un garçon issu d’un milieu modeste, qui se battait pour se faire une place. Ce personnage était en grande partie un reflet de moi-même; un enfant de la campagne, rêvant d’être reconnu dans un monde qui ne le voyait pas. J'ai donc projeté tous ces sentiments sur Naruto. Au fur et à mesure que je dessinais Naruto, de plus en plus de gens à travers le monde ont commencé à me reconnaître, et ce besoin d’être reconnu a fini par s’apaiser. Cela a rendu la suite plus difficile à dessiner. En réfléchissant à cela, j'ai réalisé qu'il y avait peut-être aussi un conflit lié à la renommée et à l’héritage. J'ai pris conscience de la pression et du poids des attentes auxquelles je devais répondre. J'ai donc décidé de m'orienter dans cette direction et d'aborder ce thème dans « Naruto ». Je vous donnerai la réponse à cette question dans le manga, alors soyez patients.
- M. Kishimoto, M. Ikemoto, avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de la construction des histoires de « Naruto » et « Boruto » par rapport à vos autres œuvres ? À l'inverse, y a-t-il des aspects sur lesquels vous avez pleinement atteint vos objectifs et vos attentes ? Pouvez-vous nous en parler en détail ?
M. Kishimoto :
L’un des moments les plus difficiles, pour moi, a été le personnage de Pain. D’une certaine manière, je trouvais que ce qu’il disait était juste. Mais en même temps, les paroles de Naruto étaient tout aussi justes. Comment résoudre une situation où chacun incarne une part de vérité ? C’était un vrai dilemme. En revanche, je suis satisfait de la fin entre Naruto et Sasuke.
M. Ikemoto :
Contrairement à Naruto, Boruto grandit dans un environnement où il ne manque de rien. Le fait que son père soit le Hokage peut parfois être difficile, mais contrairement à Naruto, il n'a pas pour objectif de devenir Hokage dès le début. Cette absence d’objectif clair peut le rendre, en apparence, moins « intéressant » comme personnage principal de manga. C’est là qu’intervient Kawaki, qui est devenu un véritable moteur narratif. On pourrait même dire que dans la partie consacrée à son enfance, c’est lui qui incarne le rôle principal. Je pense que le choix de faire échanger les rôles entre Boruto et Kawaki a été une décision narrative très judicieuse.
M. Kishimoto :
C'est une question très difficile, mais qui touche au cœur du sujet. Au départ, j’imaginais Naruto comme un garçon issu d’un milieu modeste, qui se battait pour se faire une place. Ce personnage était en grande partie un reflet de moi-même; un enfant de la campagne, rêvant d’être reconnu dans un monde qui ne le voyait pas. J'ai donc projeté tous ces sentiments sur Naruto. Au fur et à mesure que je dessinais Naruto, de plus en plus de gens à travers le monde ont commencé à me reconnaître, et ce besoin d’être reconnu a fini par s’apaiser. Cela a rendu la suite plus difficile à dessiner. En réfléchissant à cela, j'ai réalisé qu'il y avait peut-être aussi un conflit lié à la renommée et à l’héritage. J'ai pris conscience de la pression et du poids des attentes auxquelles je devais répondre. J'ai donc décidé de m'orienter dans cette direction et d'aborder ce thème dans « Naruto ». Je vous donnerai la réponse à cette question dans le manga, alors soyez patients.
- M. Kishimoto, M. Ikemoto, avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de la construction des histoires de « Naruto » et « Boruto » par rapport à vos autres œuvres ? À l'inverse, y a-t-il des aspects sur lesquels vous avez pleinement atteint vos objectifs et vos attentes ? Pouvez-vous nous en parler en détail ?
M. Kishimoto :
L’un des moments les plus difficiles, pour moi, a été le personnage de Pain. D’une certaine manière, je trouvais que ce qu’il disait était juste. Mais en même temps, les paroles de Naruto étaient tout aussi justes. Comment résoudre une situation où chacun incarne une part de vérité ? C’était un vrai dilemme. En revanche, je suis satisfait de la fin entre Naruto et Sasuke.
M. Ikemoto :
Contrairement à Naruto, Boruto grandit dans un environnement où il ne manque de rien. Le fait que son père soit le Hokage peut parfois être difficile, mais contrairement à Naruto, il n'a pas pour objectif de devenir Hokage dès le début. Cette absence d’objectif clair peut le rendre, en apparence, moins « intéressant » comme personnage principal de manga. C’est là qu’intervient Kawaki, qui est devenu un véritable moteur narratif. On pourrait même dire que dans la partie consacrée à son enfance, c’est lui qui incarne le rôle principal. Je pense que le choix de faire échanger les rôles entre Boruto et Kawaki a été une décision narrative très judicieuse.
Les rêves d'avenir des deux auteurs
- M. Kishimoto, vos premiers lecteurs ont grandi et beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui parents... et ce sont désormais leurs enfants qui découvrent à leur tour cet univers. Des figures de la culture pop comme Michael B. Jordan, réalisateur de Creed III, citent « Naruto » comme une source d’inspiration majeure. De nombreux artistes, notamment dans le rap, lui rendent aussi hommage. C’est devenu un véritable phénomène culturel mondial. En quelque sorte, vous êtes devenu vous-même ce Hokage que vous aviez dessiné. Quel est votre nouveau rêve pour l’avenir ?
M. Kishimoto :
C'est une question difficile. Je pense qu'il est important d'avoir un objectif, mais pour l'instant, je souhaite profiter pleinement du temps avec ma famille. J'aimerais également avoir davantage d'occasions de rencontrer mes fans. En prenant soin de ma famille et de mes fans, je trouverai peut-être la motivation et la volonté de créer une nouvelle œuvre, ou peut-être que je découvrirai quelque chose de nouveau.
- M. Ikemoto, maintenant que « Boruto » est sur les rails, quel est votre rêve ?
M. Ikemoto :
La publication de « Boruto » a commencé en tant que suite de « Naruto », mais Naruto est un personnage tellement grand que je rencontre parfois des difficultés. Boruto commence enfin à devenir un véritable protagoniste, mais pourra-t-il égaler son père en tant que héros ? Peut-être même le surpassera-t-il... ? Je ne sais absolument pas ce que l'avenir nous réserve. Cela dépend du soutien de chacun de nos lecteurs, alors je vous remercie d'avance.
M. Kishimoto :
C'est une question difficile. Je pense qu'il est important d'avoir un objectif, mais pour l'instant, je souhaite profiter pleinement du temps avec ma famille. J'aimerais également avoir davantage d'occasions de rencontrer mes fans. En prenant soin de ma famille et de mes fans, je trouverai peut-être la motivation et la volonté de créer une nouvelle œuvre, ou peut-être que je découvrirai quelque chose de nouveau.
- M. Ikemoto, maintenant que « Boruto » est sur les rails, quel est votre rêve ?
M. Ikemoto :
La publication de « Boruto » a commencé en tant que suite de « Naruto », mais Naruto est un personnage tellement grand que je rencontre parfois des difficultés. Boruto commence enfin à devenir un véritable protagoniste, mais pourra-t-il égaler son père en tant que héros ? Peut-être même le surpassera-t-il... ? Je ne sais absolument pas ce que l'avenir nous réserve. Cela dépend du soutien de chacun de nos lecteurs, alors je vous remercie d'avance.
Une vidéo spéciale des étapes de création de l’affiche de l'événement est désormais disponible !
La traduction automatique a été introduite pour certains articles de presse. Veuillez noter que certaines expressions peuvent être difficiles à comprendre.
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